“Tu vas à la chasse aux éléphants et tu rencontres un escargot, prends-le.” [Libre]

“Tu vas à la chasse aux éléphants et tu rencontres un escargot, prends-le.”

Décembre venait d'officiellement commencer. Comme bien souvent à cette saison, il ne faisait pas très chaud, dans les rues londoniennes. Le ciel était gris - Jaënelle dirait qu'il était de la même couleur que ses cheveux, lui, le vieux père qu'il était! - et couvert de nuage et quelques flocons voletaient entre les cheminées et les gens. La nuit était tombée depuis un bout de temps, déjà, en ce début de soirée, et Daemon, emmitouflé dans sa cape de sorcier, tentait de se frayer un chemin sur la chaussée glissante à cause du verglace, entre les voitures et les Moldus pressés de rentrer chez eux après leur journée de travail et le début de leurs achats de Noël. Il aurait sans doute aucun pu prendre un bus ou héler un taxi pour faire le trajet - ou, tout du moins, une partie - entre l'Hôpital Ste-Mangouste et le Chaudron Baveur, mais les voitures roulant au pas, il ferait le trajet plus rapidement en utilisant ses pieds. Le Magicobus ou le transplanage? Il lui manquait le bout de bois qui lui permettait de contacter le premier ou d'utiliser le second. De plus, ça ne le dérangeait pas de marcher! Et connaissant son fils comme il le connaissait, il ne serait pas à l'heure à leur lieu de rendez-vous, même si c'était lui qui avait voulu qu'ils se voient.

L'australien pousse finalement la porte du pub magique faisant la liaison entre le Londres Moldu et le Chemin de Traverse. Après le froid mordant de l'extérieur, il est bien content de débarquer dans un endroit chaud, même s'il y a beaucoup trop de monde à son goût. L'on a beau être mardi, les gens sortaient à peine du travail et tous - enfin, beaucoup, tout du moins - souhaitaient décompresser un peu de leur journée en allant boire une pinte de bièraubeurre ou un verre de Whisky Pur Feu pour décompresser un peu.
“Cami...! Cami...! Cami...!” Qu'il soupir, tout en s'écartant de la porte d'entrée, pour laisser rentrer les suivants. Il avait accepté cette petite "sortie" entre père et fils, certes, mais ce dernier savait pertinemment que les endroits bondés et lui, ça faisaient deux. En traversant le Chaudron Baveur, le quinquagénaire se rend vite compte que le métisse n'est effectivement pas à l'heure, le contraire eut-il été étonnant! Daemon va donc s'asseoir à une table libre, dans un coin du pub et, après avoir commandé un thé chaud histoire de se réchauffer un peu et allumer sa pipe, il sort sa lecture en cours de son sac pour l'avancer un peu en attendant son rejeton...

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Feat @Daemon Bishop

Layla emmitouflée dans une longue écharpe de laine, marchait légèrement voutée à cause du froid. Il fallait bien du courage pour sortir par une nuit de décembre. Un peu surmenée par le travail, la jeune femme tenait à sortir au moins un soir par semaine pour boire un verre. Généralement, c’était l’occasion pour elle de discuter au bar et oublier ses tâches éreintantes à Poudlard. Ce soir-là, elle s’était décidée pour le Chaudron Baveur. Elle était sur le point de rentrer lorsqu’un jeune homme se manifesta devant elle, les joues rougies par le froid.

« Madame ? Désolé de vous déranger… Pourriez-vous donner ce parchemin au sorcier installé dans le coin là-bas ? » Avant qu’elle ne puisse rétorquer, Layla se retrouva avec un bout de parchemin froissé dans la main. Le jeune homme s’éloigna en courant, en la remerciant à voix haute. Figée sur place, Layla avait été prise de cours. Son regard s’arrêté sur le parchemin avant qu’elle ne se décide à pousser la porte du Chaudron Baveur pour accomplir sa mission.

Layla sentit la chaleur l’entourer ; un soupir d’aise s’échappa de ses lèvres entrouvertes. Ses yeux se posèrent avec envie sur le fauteuil juste à côté de la cheminée. A la place, elle se dirigea vers le coin tamisé du bar où la chaleur du feu arrivait à peine. Elle s'arrêta au niveau du sorcier destinataire du message.

« Bonsoir… » Layla hésita un instant. Elle prit un moment pour enlever ses gants avant d’enchainer : « c’est pour vous : un jeune homme m’a demandé de vous donner ça. » La sorcière tendit le parchemin à son interlocuteur. Il était légèrement trempé avec la neige et l’encre été délavé. « Il avait l’air bien pressé… » précisa-t-elle et finit par ajouter avec un pointe d’agacement : « … la prochaine fois, demandez-lui de faire lui-même ses besognes. »

“Tu vas à la chasse aux éléphants et tu rencontres un escargot, prends-le.”

Partout autour de lui, il y a le bruit des conversations, ainsi que celui des verres qui s'entrechoquent, que l'on pose plus ou moins doucement sur les tables ou le comptoir ou que l'on remplit.
Ici le groupe de jeunes qui charrie l'un des leurs au sujet d'une fille qui lui plaît. Là, le vieille habitué des lieux qui, accoudé au bar, raconte sa vie au barman, les joues rougies par tous les whisky pur feu déjà bus. Une serveuse qui débat avec deux clients au sujet des éveillés, tout en préparant leur commande. Des amis qui trinquent à la future paternité de l'un d'eux.

A tout ça, s'ajoute l'odeur des corps et de la boisson qui se fait de plus en plus ressentir, au fur et à mesure que le monde magique finissait sa journée de travail et s'entassait un peu plus dans ce pub reliant le Chemin de Traverse au reste de Londres.
De tout ce qui pouvait bien se passer autour de lui, l'australien n'en avait cure, malgré son désamour de la foule. Il avait son livre. sa pipe et son thé chaud et ça lui était amplement suffisant pour supporter l'attente de son cancre de fils. Mais après un temps d'attente, une ombre, en face de lui, lui fait lever les yeux ce sa lecture. Une main sur son bouquin pour ne pas perdre sa page, il porte l'autre à sa pipe pour l'enlever de sa bouche. “Hé bi...” Qu'il commence, tout en faisant ce qu'il faisait de citer précédemment, avant de s'arrêter net. C'est quand face de lui, ce n'est pas son fils qu'il s'apprêtait à rabrouer pour son retard, mais une jeune femme. C'est n'est pas non plus l'une de ses filles, même si elle sembla avoir le même âge que Zita, à une ou deux années près.
“Bonsoir.” Qu'il lui répond tout en posant son livre sur la table. Il attrape, perplexe, le morceau de parchemin autant froissé que mouillé qu'elle lui tend. “Je lui transmettrai...” Qu'il assure, tout en décryptant les quelques lignes appâtées. Daemon ne peut s'empêcher de pousser un soupire, alors qu'il comprend finalement que Cami ne viendra pas au rendez-vous. Le père de famille n'était pas certain de bien saisir le pourquoi du comment de ce lapin - le parchemin de le disait pas -, mais il espérait juste qu'il n'avait décidé d'envoyer à Jaënelle, toujours à Poudlard, un paquet de farces et attrapes tout en lui demandant de les tester ou d'embarquer sa copine, Zita ou Hiam ans il ne savait pas encore quelle folie sous le seul prétexte que, dans quelque semaines, se serait Noël.

Tirant un coup à sa pipe, le Cracmol relève la tête vers la jeune femme qui c'était bien malgré elle retrouvée à jouer les hiboux pour le métisse. “Pour me faire pardonner l'impolitesse de mon fils, est-ce que je peux vous offrir quelque chose?” Qu'il lui demande.

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